Nevermind de Nirvana : L’album qui a changé la face du rock
💥 En 1991, le rock a changé de visage. Finies les coupes brushing et les solos interminables : un riff crasseux, trois types en fripes, et un cri viscéral allaient faire trembler MTV. Nevermind, le deuxième album de Nirvana, n’a pas simplement cartonné — il a tout balayé. L’industrie musicale, les codes esthétiques, et même les ados paumés des années 90 y ont trouvé leur nouvel évangile.
Retour sur le disque qui a fait passer le grunge du sous-sol à la légende. 👊🎸
Infos techniques et crédits
Titre : Nevermind
Artiste : Nirvana
Sortie : 24 septembre 1991
Label : DGC Records
Producteur principal : Butch Vig
Ingénieur du son : Andy Wallace (mixage final)
Studios d’enregistrement :
- Sound City Studios, Van Nuys, Californie (mai-juin 1991)
- Studio B, Devonshire, Los Angeles (sessions additionnelles)
Durée totale : 42 minutes et 38 secondes (49 minutes et 21 secondes avec la piste cachée).
Liste des titres :
- Smells Like Teen Spirit – 5:01
- In Bloom – 4:14
- Come as You Are – 3:39
- Breed – 3:03
- Lithium – 4:17
- Polly – 2:57
- Territorial Pissings – 2:23
- Drain You – 3:43
- Lounge Act – 2:36
- Stay Away – 3:32
- On a Plain – 3:16
- Something in the Way – 3:51
- Endless, Nameless (piste cachée) – 6:43
Membres de Nirvana :
- Kurt Cobain : chant, guitare
- Krist Novoselic : basse
- Dave Grohl : batterie, chœurs sur certains morceaux
Autres crédits notables :
- Artiste de la pochette : Robert Fisher (avec le concept de Cobain)
- Bébé sur la pochette : Spencer Elden
L’actualité de Nirvana à l’époque
Contexte de sortie
Avant Nevermind, Nirvana était un groupe prometteur de la scène grunge, mais encore relativement underground. Leur premier album, Bleach (1989), avait attiré l’attention des amateurs de rock alternatif, sans atteindre un large public. Le départ de leur batteur Chad Channing, remplacé par Dave Grohl en 1990, marqua un tournant décisif pour leur son et leur dynamique.
Promotion et tournées
- Nevermind fut massivement promu par DGC Records, qui croyait fermement en son potentiel commercial.
- Le groupe entama une tournée européenne en août 1991, jouant dans de petites salles avant même la sortie de l’album.
- Après la sortie, Nirvana s’embarque pour une tournée nord-américaine, désormais confronté à des salles bondées en raison de l’explosion soudaine de leur popularité.
Clips musicaux
Le clip de Smells Like Teen Spirit, réalisé par Samuel Bayer, joua un rôle déterminant dans le succès de l’album. Diffusé massivement sur MTV, il capturait l’énergie brute du groupe et l’esthétique grunge. Il devint rapidement une vidéo culte, contribuant à propulser Nirvana dans la culture populaire.
Impact immédiat
L’album rencontra un succès foudroyant, grimpant au sommet des classements, éclipsant des artistes majeurs comme Michael Jackson. En quelques mois, Nirvana devint le symbole de toute une génération et imposa le grunge comme un mouvement culturel mondial.
Les morceaux du disque
1. Smells Like Teen Spirit
Durée : 5:01
Le titre emblématique qui a défini le grunge. Inspirée par les Pixies et considérée comme un hymne générationnel, cette chanson alterne des couplets calmes et des refrains explosifs. Le riff d’ouverture est devenu l’un des plus reconnaissables de l’histoire du rock. Les paroles, cryptiques mais percutantes, reflètent un mélange d’apathie et de rébellion.
2. In Bloom
Durée : 4:14
Critique subtile des fans qui ne comprenaient pas le message de leurs chansons, In Bloom juxtapose une mélodie pop et un son grunge abrasif. Le clip, parodiant des émissions musicales des années 1960, accentue le ton sarcastique.
3. Come as You Are
Durée : 3:39
Avec son riff hypnotique et ses paroles ambiguës, ce morceau explore la dualité et l’authenticité. La production de Butch Vig met en avant l’atmosphère mélancolique du titre.
4. Breed
Durée : 3:03
Une explosion punk, Breed capture l’énergie brute du groupe. Les paroles évoquent la banalité et l’enfermement d’une vie conformiste.
5. Lithium
Durée : 4:17
Un titre poignant sur la lutte intérieure et l’acceptation de soi. Alternant passages calmes et éclats de rage, la structure illustre les hauts et bas émotionnels.
6. Polly
Durée : 2:57
Basée sur une histoire vraie, cette ballade acoustique raconte la sombre histoire d’une adolescente enlevée et maltraitée. Un des morceaux les plus introspectifs et minimalistes de l’album.
7. Territorial Pissings
Durée : 2:23
Court et frénétique, ce morceau punk est une explosion de rage. L’intro ironique, reprenant une ligne de Get Together, contraste avec l’agressivité du reste.
8. Drain You
Durée : 3:43
Un morceau sur l’obsession amoureuse, marqué par une production expérimentale (sons de seringues et bruitages divers). Cobain le considérait comme un de ses meilleurs morceaux.
9. Lounge Act
Durée : 2:36
Avec une ligne de basse mémorable, ce titre explore la jalousie et la dépendance émotionnelle. Plus discret, mais essentiel à l’équilibre de l’album.
10. Stay Away
Durée : 3:32
Hymne anti-conformiste avec des paroles directes et un tempo énergique. Ce morceau capture l’attitude « no future » du groupe.
11. On a Plain
Durée : 3:16
Un titre introspectif sur la confusion et les contradictions. Le ton léger et les harmonies vocales contrastent avec la profondeur des paroles.
12. Something in the Way
Durée : 3:51
Une ballade sombre, presque chuchotée. Cobain aurait écrit ce morceau en se remémorant des moments difficiles, ajoutant une touche poignante à la fin de l’album.
13. Endless, Nameless (piste cachée)
Durée : 6:43
Un déluge de chaos sonore, placé après une longue pause sur la dernière piste. Reflète l’expérimentation brute et l’intensité de Nirvana.
La place de Nevermind dans la discographie de Nirvana et dans l’histoire de la musique
Dans la discographie de Nirvana
Nevermind est souvent considéré comme le chef-d’œuvre du groupe, et son album le plus accessible. S’il marque une rupture avec l’approche lo-fi de Bleach (1989), c’est aussi le disque qui a défini leur son signature : un mélange de mélodies pop, de riffs grunge abrasifs et de textes introspectifs.
Il précède In Utero (1993), un album plus expérimental et brut, qui reflète une volonté de se distancier de l’immense succès commercial de Nevermind. Ce dernier reste cependant le point culminant de la carrière du groupe, établissant Nirvana comme un pilier de la musique des années 1990.
Impact culturel et historique
- Nevermind a propulsé le grunge, un genre jusqu’alors confiné à la scène alternative de Seattle, sur le devant de la scène internationale.
- Il a renversé les tendances musicales dominantes de l’époque, supplantant le glam metal et le pop rock.
- Avec des ventes dépassant les 30 millions d’exemplaires, l’album a fait de Nirvana une icône de la « Génération X ».
- Il est souvent classé parmi les meilleurs albums de tous les temps (ex. : Rolling Stone, NME).
Influence
L’album a influencé d’innombrables artistes et groupes, établissant un modèle pour le rock alternatif et l’indie rock des décennies suivantes. Il a également ouvert la voie à d’autres groupes grunge comme Pearl Jam, Soundgarden et Alice in Chains.
Quand écouter Nevermind et en faisant quoi ?
- Matin : Besoin d’un électrochoc pour sortir de votre torpeur ? Lancez Smells Like Teen Spirit à plein volume. Parfait pour transformer un réveil groggy en un saut énergique hors du lit.
- Après-midi : Que vous soyez coincé dans un embouteillage ou perdu dans vos pensées, Come as You Are et Lithium s’accordent parfaitement à une session de réflexion intérieure. Idéal pour un trajet en solitaire ou une balade en ville.
- Soirée : Préparez un apéritif grunge avec Drain You et In Bloom. Ces morceaux poseront une ambiance rebelle et cool pour un moment entre amis.
- Minuit : Finissez votre journée sur la mélancolie apaisante de Something in the Way. Allongez-vous, éteignez les lumières, et laissez-vous envelopper par ce titre intimiste.
- Moments atypiques : Préparer un déménagement sous adrénaline ? Essayez Territorial Pissings. Et pour une nuit blanche de créativité intense, la catharsis sonore d’Endless, Nameless fera l’affaire.