Danza IIII - Couverture de l'album de The Tony Danza Tapdance Extravaganza

Danza IIII: The Alpha – The Omega : L’Apocalypse en 54 Minutes

Si le metal extrême avait une limite, The Tony Danza Tapdance Extravaganza s’est assuré de la piétiner, de la brûler, puis de la faire exploser à la dynamite. Danza IIII: The Alpha – The Omega, dernier album du groupe sorti en 2012, sonne comme un adieu brutal au genre deathcore, ou plutôt comme un baroud d’honneur mathématique d’un monde qui s’effondre sous le poids de sa propre violence sonore.

Ici, aucun répit, aucune mélodie salvatrice, aucune respiration. Juste l’équivalent musical d’un immeuble qui s’effondre pendant une dissection à vif. Et pourtant, derrière cette avalanche de riffs désaxés, de syncopes pathologiques et de cris inhumains, se cache une architecture froide et implacable, signée Josh Travis, véritable ingénieur du chaos.

Dernier témoignage d’un groupe aussi culte qu’illisible pour le grand public, Danza IIII est devenu une œuvre-somme. Une apocalypse compacte de 54 minutes, qui fait passer Meshuggah pour du jazz lounge et Whitechapel pour de la variété.

Infos techniques et crédits

Titre : Danza IIII: The Alpha – The Omega

Artiste : The Tony Danza Tapdance Extravaganza

Date de sortie : 16 octobre 2012

Genre : Mathcore, djent, deathcore

Durée : 54 minutes

Label : Black Market Activities

Producteur : Josh Travis

Illustration : Michael J. Windsor

Équipe artistique et technique :

  • Vocals : Jessie Freeland
  • Guitare, basse, batterie : Josh Travis
  • Ingénieur du son, mixage, mastering : Nicholas Scott
  • Illustration et design : Michael J. Windsor

Liste des titres :

  1. Behind Those Eyes
  2. You Won’t
  3. Rudy x 3
  4. Hold the Line
  5. Death Eaters
  6. Blue
  7. Canadian Bacon
  8. Paul Bunyan and the Blue Ox
  9. Disconnecting Pt. 1
  10. This Cut Was the Deepest
  11. Disconnecting Pt. 2
  12. The Alpha the Omega
  13. Some Things Are Better Left Unsaid
  14. Don’t Try This at Home
  15. This Is Forever

Collaborations :

  • Phil Bozeman (Whitechapel) – chant additionnel sur « The Alpha the Omega »
  • Alex Erian (Despised Icon) – chant additionnel sur « The Alpha the Omega »

L’actualité du groupe à l’époque

En 2012, The Tony Danza Tapdance Extravaganza se composait principalement de Jessie Freeland au chant et de Josh Travis, qui assurait la guitare, la basse et la batterie. Après plusieurs changements de formation, le duo a enregistré cet album comme leur dernier opus avant de se séparer. Josh Travis a ensuite rejoint le groupe Glass Cloud en 2012, puis Emmure en 2016. De son côté, Jessie Freeland est devenu policier en 2014.

Parallèlement, des groupes aux sonorités similaires ont marqué l’année 2012 avec des sorties notables. Par exemple, Monuments a sorti son premier album Gnosis cette année-là, contribuant à la scène metal progressive.

Les morceaux du disque

  1. Behind Those Eyes
    Une introduction qui pose immédiatement le ton de l’album : lourdeur, dissonance et chaos contrôlé. Les riffs ultra-saccadés de Josh Travis écrasent tout sur leur passage, soutenus par une batterie frénétique.
  2. You Won’t
    Titre explosif où le groupe joue avec des arrêts brutaux et des attaques sonores millimétrées. Jessie Freeland hurle avec une agressivité qui frôle la démence.
  3. Rudy x 3
    Un morceau ultra-saccadé, où l’influence du djent est flagrante. Les syncopes et les silences créent une tension oppressante qui ne se relâche jamais.
  4. Hold the Line
    Un titre plus rampant, où le groupe s’amuse avec des ralentissements écrasants et des breaks assassins.
  5. Death Eaters
    L’un des morceaux les plus brutaux de l’album, où la batterie donne une sensation de mitrailleuse. Le riff principal est l’un des plus marquants du disque.
  6. Blue
    Une parenthèse plus étrange et atmosphérique, qui montre une facette plus expérimentale du groupe.
  7. Canadian Bacon
    Du Tony Danza pur jus : un chaos total maîtrisé, des contretemps qui donnent une impression de violence aléatoire alors que tout est calculé au millimètre. Voir Josh la jouer à la guitare ici.
  8. Paul Bunyan and the Blue Ox
    Une avalanche de riffs groovy et syncopés, qui évoque un Emmure sous stéroïdes.
  9. Disconnecting Pt. 1
    Un morceau qui marque une pause oppressante, avec une ambiance presque doom dans sa lourdeur.
  10. This Cut Was the Deepest
    Probablement l’un des morceaux les plus malsains de l’album, où Jessie Freeland crache ses paroles comme un possédé.
  11. Disconnecting Pt. 2
    Une suite directe au premier volet, avec une intensité qui monte crescendo jusqu’à l’implosion.
  12. The Alpha the Omega
    Le grand final, avec Phil Bozeman (Whitechapel) et Alex Erian (Despised Icon) en guests. Un monument de violence où les voix gutturales s’entrelacent dans un mur de son.
  13. Some Things Are Better Left Unsaid
    Un interlude lourd et pesant, qui plonge dans une atmosphère plus contemplative.
  14. Don’t Try This at Home
    Retour à une brutalité sans concession, avec une rythmique infernale et des cris perçants.
  15. This Is Forever
    Un morceau final presque apocalyptique, qui laisse une impression d’effondrement total. Comme si le groupe signait son acte de décès dans un dernier hurlement.

L’album alterne entre brutalité mathématique et chaos oppressant, faisant de Danza IIII: The Alpha – The Omega un des albums les plus extrêmes du deathcore. Chaque morceau est une démonstration de force, mais aussi une réflexion sur la saturation sonore et la déconstruction des structures classiques.

La place du disque dans la discographie de l’artiste et dans le metal en général

Danza IIII: The Alpha – The Omega est le quatrième et dernier album de The Tony Danza Tapdance Extravaganza. Il marque l’aboutissement d’une progression constante vers une musique toujours plus lourde, chaotique et technique.

Dans la discographie du groupe

  • Danza (2005) : un premier album brut et expérimental, où le groupe mêle déjà hardcore chaotique et mathcore avec des structures imprévisibles.
  • Danza II: Electric Boogaloo (2007) : plus technique et violent, il affine la recette avec des rythmiques encore plus brisées et un son plus massif.
  • Danza III: The Series of Unfortunate Events (2010) : le premier album avec Josh Travis comme unique guitariste, plus sombre et structuré, avec une influence djent qui commence à émerger.
  • Danza IIII: The Alpha – The Omega (2012) : le point culminant du groupe, où Josh Travis prend totalement les rênes du son, poussant les structures dissonantes et les breakdowns dans leurs derniers retranchements.

L’album représente une forme de destruction finale, après laquelle le groupe ne pouvait plus vraiment aller plus loin. Il se sépare peu après sa sortie, laissant une empreinte indélébile sur le genre.

Dans le paysage du deathcore et du metal extrême

En 2012, la scène deathcore est en pleine mutation. Alors que certains groupes comme Whitechapel et Suicide Silence tendent vers des structures plus classiques et un son plus « propre », Danza IIII fait le choix inverse : plus lourd, plus imprévisible, plus dissonant. Il pousse l’esthétique djent dans des extrêmes que Meshuggah lui-même n’avait pas explorés.

Dans son approche, l’album annonce aussi des groupes comme Frontierer ou Black Tongue, qui reprendront cette violence froide et oppressante. Il reste un disque de niche, mais son influence est visible chez de nombreux groupes modernes du metal extrême.

Quand écouter cet album ?

Si Danza IIII: The Alpha – The Omega était une bande-son, ce serait celle d’un monde qui s’effondre sous le poids de sa propre violence. Sa puissance écrasante et ses rythmiques imprévisibles en font un disque difficile à écouter en fond sonore, mais parfait pour certaines situations extrêmes :

  • Matin difficile ? Remplace ton café par cet album. À condition d’avoir un mental d’acier, car ce sera plus un choc électrique qu’un réveil en douceur.
  • Entraînement hardcore : Que tu soulèves de la fonte ou que tu fasses du combat, ce disque est une arme dopaminergique. Chaque breakdown est une incitation à tout détruire.
  • Embouteillages : Si tu veux transformer un trajet en enfer sonore absolu, mets cet album à fond. Attention aux réactions des passagers (et des autres conducteurs).
  • Préparation d’un coup d’État ou d’un soulèvement populaire : Si un jour tu as besoin d’une bande-son pour fomenter un chaos total, Danza IIII est là pour toi.
  • Soirée entre fans de metal extrême : Si tu veux tester la tolérance de tes potes au chaos sonore, balance Danza IIII en fin de soirée. Les plus faibles partiront.

C’est un album de la rupture, de la destruction et de l’oppression. Il ne se prête pas à une écoute passive : c’est une expérience sensorielle qui broie, écrase et consume.

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