Chimera de PØGØ : un concentré de rage métallique et électronique

Lorsque PØGØ débarque avec Chimera, c’est une déflagration sonore qui vient heurter de plein fouet les tympans des amateurs de sonorités hybrides. Entre la rage du metal et l’agressivité clinique de la trap, le duo balance un cocktail incendiaire de beats martelés et de riffs abrasifs.

Infos techniques et crédits

Un projet court mais intense, Chimera incarne la fureur pure, un concentré de violence sonore qui ne laisse aucun répit à l’auditeur. Si certains pourraient régretter le chant en anglais d’un groupe français, il est indéniable que cette stratégie leur ouvre la voie de l’exportation. Mais au fond, peu importe la langue : c’est une énergie brute, une tempête électrique qui s’abat sur l’auditeur.

L’actualité du groupe à l’époque de la sortie de l’album

À l’aube de la sortie de Chimera le 3 novembre 2023, PØGØ s’était déjà forgé une réputation solide sur la scène musicale fusion française. Le duo, composé de Bastien Hennaut (également membre du groupe de metal industriel HORSKH) et de Kanay (du duo dub Tetra Hydro K), avait su attirer l’attention par des performances scéniques remarquées et une série de singles percutants.

Notamment, leur prestation explosive aux Eurockéennes de Belfort avait marqué les esprits, consolidant leur position parmi les artistes émergents à suivre. Cette exposition leur a permis de toucher un public plus large et de susciter l’intérêt des médias spécialisés.

Avant la sortie de l’album, PØGØ avait dévoilé plusieurs singles accompagnés de clips percutants, tels que « Hack the Hell », « Them or Us », « Trap Dead » et « Erase ». Ces morceaux ont servi de prélude à l’album, offrant un aperçu de leur fusion unique entre trap et metal, et ont contribué à créer une anticipation palpable autour de Chimera.

À la même période, d’autres artistes repoussaient eux aussi les frontières du metal et du rap. My Bloody America de City Morgue, sorti en septembre 2023, incarnait cette tendance avec un mélange brutal de trap et de metal. De même, Venom du duo britannique Wargasm, paru en octobre 2023, explorait un territoire hybride entre synthpunk, nu metal et metal alternatif. Ces sorties contemporaines illustrent une hybridation croissante des genres, où des artistes internationaux fusionnent rap et metal pour créer des œuvres toujours plus percutantes.

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Analyse des morceaux

1. Trap Dead : L’album s’ouvre sur une déflagration sonore. Les percussions lourdes, alliées à une production saturée, installent immédiatement l’ambiance chaotique. Bastien Hennaut alterne entre cris rageurs et phrasés rappés, marquant un équilibre parfait entre trap et metal industriel.
2. Them Or Us : Plus rapide et plus percussif, ce titre joue sur des contrastes rythmiques intenses. Le refrain accrocheur et les riffs dissonants donnent une sensation d’urgence qui rappelle certaines productions de Death Grips ou Ghostemane.
3. Carnage : Fidèle à son nom, ce morceau est un véritable assaut sonore. PØGØ y déploie une intensité maximale, avec des distorsions brutales et un beat fracassant. Les paroles, sombres et cryptiques, participent à l’ambiance oppressante.
4. Inside Your Throat : Un morceau plus atmosphérique, où les nappes électroniques angoissantes côtoient des explosions sonores soudaines. La structure non linéaire donne un aspect imprévisible qui renforce la tension.
5. Hack the Hell : Titre le plus accessible de l’album, avec un hook mémorable et une énergie imparable. Un bon compromis entre agressivité et efficacité mélodique.
6. Erase : Peut-être le morceau le plus expérimental de l’album, avec une construction déconstruite et des textures sonores inspirées de l’industriel pur. La voix de Hennaut se fait presque incantatoire, renforçant la sensation d’aliénation.
7. Free Poison : Clôture parfaite pour l’album, ce titre mélange toutes les influences du duo en un final explosif. Le tempo frénétique et les ruptures brutales de rythme laissent une impression de chaos contrôlé.

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La place de Chimera dans la discographie de PØGØ et son impact sur le trap metal

Avec Chimera, PØGØ s’inscrit dans une démarche d’expérimentation radicale qui le place parmi les fers de lance du trap metal français. Si cet album ne constitue pas leur premier projet, il marque une évolution significative dans leur son, affirmant un équilibre parfait entre leur agressivité brute et des compositions plus nuancées.

Dans un paysage musical où le mélange des genres devient de plus en plus fréquent, Chimera se distingue par sa cohérence et sa violence maîtrisée. Son influence pourrait se mesurer dans l’essor d’autres projets hybrides, aussi bien en France qu’à l’international, contribuant à la reconnaissance du trap metal comme un courant musical à part entière.

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Quand écouter Chimera ?

Chimera n’est pas un album à écouter distraitement en fond sonore. Il exige une immersion totale, un engagement physique presque viscéral. Idéal pour :

• Un réveil brutal : Besoin d’une décharge d’adrénaline pour sortir du brouillard matinal ? L’ouverture de Trap Dead fera exploser votre cerveau encore engourdi.
• Une session de sport intense : Parfait pour accompagner une séance de musculation ou un entraînement cardio violent.
• Un road-trip nocturne : Enchaîner Hack the Hell et Erase sur une autoroute déserte, les basses cognant dans l’habitacle.
• Un moment de catharsis : Quand la frustration monte, laissez la rage de Carnage s’exprimer à votre place.
• Un concert chaotique chez soi : Seul ou entre amis, volume au maximum, pogo dans le salon.

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Avec cette synthèse, Chimera se pose comme une expérience sonore intense, un exutoire parfait pour les esprits en quête de décharge brute. À vous de choisir le bon moment pour encaisser la tempête.