Camouflage! de Killing Spree : un cri de rage entre jazz et fureur

Infos techniques et crédits

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L’actualité du groupe à l’époque

Au moment de la sortie de Camouflage!, Killing Spree était en pleine effervescence. Avant même la parution de l’album, le duo avait déjà fait sensation en publiant une reprise désossée et sauvage de Rapture de Morbid Angel. L’enregistrement, capté en live au sein des tranchées historiques de la Ligne Maginot en Alsace, traduisait parfaitement l’esprit du groupe : brutal, immersif et hors norme.

Dans un contexte plus large, 2024 fut une année marquée par une résurgence du metal avant-gardiste et extrême. Des formations comme Imperial Triumphant, Cleric ou encore Pyrrhon poursuivaient leur déconstruction des codes du genre, tandis que Killing Spree s’imposait comme un outsider résolument inclassable.

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Les morceaux du disque

A, C and B

Une ouverture frénétique où le saxophone saturé explose en spirales de bruit strident, accompagné d’une batterie déchaînée. Une introduction radicale et sans compromis.

Camouflage!

Le titre éponyme joue sur des contrastes abrupts entre accalmies trompeuses et rafales sonores brutales. Une plongée dans un chaos parfaitement structuré.

Disposable

Une pièce hantée par un groove écrasant et des textures sonores oppressantes, où le chant déformé de Metzger évoque un cri désespéré dans l’abîme.

The Psychopomp

L’intervention du trombone de Christiane Bopp apporte une touche funèbre et ritualiste. Un morceau solennel et apocalyptique.

Toute cette violence qui est en moi

Une montée en tension progressive, où la rage contenue finit par éclater en une tornade sonore cathartique.

All these bells and whistles – part I

Une expérimentation sonore qui brouille les frontières entre le metal et l’improvisation libre, tissant un paysage sonore dissonant.

All these bells and whistles – part II

Suite logique du morceau précédent, cette partie explore des territoires plus aériens et contemplatifs, avant de retomber dans une spirale de brutalité.

250 slaves

Une déferlante percussive hypnotique, où la batterie de Galichet semble marteler une révolte primitive et viscérale.

Chanson de cirque – Corrida de Muerte

Un final déstabilisant où la folie carnavalesque se mêle à la brutalité sonore, un dernier pied de nez avant le silence.

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La place de Camouflage! dans la discographie de Killing Spree et son impact

Avec Camouflage!, Killing Spree confirme son statut de laboratoire sonore inclassable. Ce deuxième opus s’inscrit dans la continuité expérimentale du premier album, tout en poussant encore plus loin les limites du chaos et de la virtuosité. En s’affranchissant totalement des conventions du metal traditionnel, le groupe rejoint les rangs des formations les plus audacieuses du paysage extrême contemporain.

L’impact de l’album se mesure aussi dans sa réception : encensé par la critique underground, il résonne comme un manifeste d’indépendance et d’innovation. Un disque qui, bien que difficile d’accès, trouve son public chez les amateurs de sonorités hors normes.

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Synthèse : Quand écouter cet album et dans quelles circonstances ?

Camouflage! est un album de la nuit, des espaces clos, des tensions sous-jacentes. Son écoute semble idéale dans les contextes suivants :

• En voiture, sous la pluie : La brutalité des morceaux trouve un écho dans les éclats de lumière sur l’asphalte trempé.
• Lors d’une insomnie tourmentée : Un voyage dans le bruit et la fureur pour se perdre dans un chaos sonique libérateur.
• Dans une cave sombre, en solo ou avec des amis audiophiles : Expérimentation sensorielle garantie.
• Avant un combat, réel ou symbolique : Idéal pour canaliser la rage et l’énergie brute.
• Dans un musée d’art contemporain, casque sur les oreilles : Pour un contraste saisissant entre abstraction visuelle et violence sonore.

Avec Camouflage!, Killing Spree impose une esthétique sonore extrême et immersive, qui trouvera un écho chez ceux en quête de sensations fortes et d’explorations auditives hors normes.